Ich will meinen Teil zur Entwicklung der Welt beitragen, weil mir bewusst ist, dass ich ein Teil der Gesellschaft bin. Ich bin überzeugt davon, dass wir alle zusammen etwas bewegen können. [TRADUCTION : Je veux participer au développement du monde parce que je suis conscient que je fais partie de la société. Je suis convaincu que, tous ensemble, nous pouvons changer quelque chose.]
Ainsi s'annonce Tobias Kratz, dans sa façon à lui de voir la solidarité et la citoyenneté cosmopolite. Pour cela, notre Allemand de 33 ans s’est jeté à corps perdu dans son rêve : mettre en place un projet à destination des enfants en s’appuyant sur ses propres connaissances. Le projet Spurenmacher s’est alors dessiné petit à petit depuis plusieurs mois.
1) Naissance du projet
Tout a commencé
avec le projet Destination Togo, le premier projet de JCE. Avant de débuter les
activités pédagogiques et la mise en place de la bibliothèque, nous avons
réalisé une petite collation de lancement et de présentation. En dehors des
enfants, du chef du village et des partenaires, Tobi qui était en visite dans
le coin a eu la bonne idée et la curiosité de passer par là. Nous avons échangé
des idées, les contacts. Son premier voyage au Togo lui a laissé des souvenirs
inoubliables. Il s’est laissé séduire par ce petit pays et son envie de se
rendre utile nous a emmenés, après mûres réflexions, à poursuivre les actions
ludico-pédagogiques au sein du CSSE.
2) Le projet Spurenmacher et ses bénéficiaires
Spurenmacher est une construction allemande que nous essayons de
traduire par « traceur de sillons ». Selon Wikipédia, faire ou tracer son sillon, c’est faire l’ouvrage qu’on est tenu de faire ou qu’on s’est imposé l’obligation de faire
chaque jour. Et ces
actions sont elles-mêmes des empruntes qu’on laisse derrière soi. Comme la
bibliothèque JCE créée en 2010 ou encore d’autres combats plus illustres menés
par des hommes brillants.
Il s’agit avant
tout d’un projet de solidarité, càd un projet gagnant-gagnant. A la fois pour son
porteur et ses bénéficiaires, ce que nous oublions souvent de mentionner quand
nous pensons « aider les autres ». Car tout projet enrichit son
porteur avant tout. En dehors de JCE et de Tobi, le CSSE et son personnel sont
également engagés dans la mise en place du projet. Bien entendu, les activités
sont ouvertes à tous les enfants du quartier.
Au programme :
principalement des ateliers de Capoeira (cf. l’article plus bas, pour
savoir plus) .
Tobias : « J'ai choisi le thème de " l'éducation " parce qu'il est aussi lié à mon travail. Puisqu’en premier lieu, j'ai l'intention de mettre en place une formation de Capoeira pour les jeunes, je vais devoir me servir de plusieurs procédés pédagogiques. Voilà pourquoi il est donc important pour moi une réflexion dans ce domaine.»
Dans le jeu de Capoeira (nous décrivons l'exercice de Capoeira non pas comme une lutte, mais comme un jeu), deux joueurs s'affrontent dans un dialogue physique. Tout comme dans un dialogue oral, il est important de donner une réponse appropriée à la question des autres, ou de poser une question spécifique en retour. Cette danse martiale afro-brésilienne combine plusieurs éléments tels que : le rythme, la danse et le contrôle du corps.En raison de la richesse des activités dans la Capoeira, les participants ont une plus grande possibilité de découvrir leurs points forts et les développer. Je veux aider les enfants à trouver leurs talents et les promouvoir durant la période des cours. J'espère ainsi leur permettre de forger et exprimer leur estime de soi. Pour moi, le développement de l'estime de soi est très important pour accomplir les tâches quotidiennes avec une forte motivation. Voilà pourquoi j’en fais un point-clé, vraiment central, dans mon travail. À la fin du cours, le groupe devrait être en mesure de former ensemble un cercle de Capoeira, de jouer ensemble et d’accompagner le jeu avec de la musique.
Sont également
prévus : des forums de discussion et des actions pour encourager les
enfants à la lecture. Le cadre de réalisation étant celui de la bibliothèque
déjà mise en place par JCE au sein du CSSE, les activités de Tobi contribuent également à aider le bibliothécaire JCE, M. Yovo Franck, dans sa mission de re-susciter l’engouement des enfants pour la
lecture.
Ceux qui ont déjà
eu l’occasion de vivre dans les quartiers d’Avépozo savent que très peu de
loisirs sont mis en place pour les jeunes. A la différence de la plupart des
communes en France, à Avépozo, il n’y a ni cinéma, ni centre de loisirs ou autre lieu
gratuit public destiné aux activités récréatives. Pour les plus grands, il y a
bien sûr des bars et quelques lieux payants permettant d'échapper à la morosité quotidienne, mais la plupart des divertissements sont concentrés
à Lomé. Ce qui nécessite donc d’avoir, en plus de quoi payer ses loisirs, des moyens de transport. Du coup, ces activités rigolotes à faire en groupe (et qui plus est, sont gratuites et permettent de discipliner le corps et l'esprit!) sont vraiment les bienvenues. La joie des enfants en est le premier témoin.
3) Tobias Kratz alias Tobi, le porteur de projet
Tobi nous vient de Bielefield*,
une petite ville entre Dortmund et Hannovre. Engagé depuis 17 ans, notre
Allemand de 33 ans a déjà pas mal voyagé, entre ses séjours linguistiques ou
associatifs au Brésil et ses projets humanitaires (dont 4 mois dans un
orphelinat à Addis Abeba en Ethiopie). Justement son premier voyage au Togo
était à l’issue d’un stage de 3 mois dans une clinique au Ghana, stage qui a
encore plus réveillé son intérêt pour des projets à but social.
Il s’est également
rendu utile dans sa ville dans l’encadrement de jeunes dans une association
locale ou comme formateur de Capoeira. Il sait donc de quoi il parle puisqu’il
a commencé à apprendre cet art martial depuis ses 14 ans. De plus, il est ergothérapeute**
de formation (avec des stages en pédiatrie, orthopédie, thérapie
occupationnelle etc.) Son leitmotiv : « Nur durch anpacken, kann man
etwas bewegen » [on ne peut bouger
les choses qu’en les prenant à bras-le-corps]
Quand on le
connait, on comprend que son métier, ses actions et cette passion pour la
capoeira, bref son engagement est lié aussi à sa propre histoire car à 13 ans,
on lui a diagnostiqué une maladie « incurable ». Ce qui handicape
d’autres et les renferme sur eux-mêmes lui permet, à lui, de comprendre le regard que
peuvent avoir les "autres" sur les personnes les plus défavorisées. Plutôt que d’être une
victime à plaindre, il décide d’être acteur pour lui et pour les autres. Par
ailleurs, il est également touché par la crise que vivent d’autres jeunes ou
des membres de JCE : Tobi est en recherche d’emploi depuis plusieurs mois.
Au lieu de se centrer égoïstement sur lui-même, il profite de sa période creuse
pour se mettre à la disposition de ses rêves et des enfants à Avépozo.
Au final donc pour
Tobi, faire ce projet, ce n’est pas aller au secours de l’Afrique ou des
enfants, c'est d'abord rencontrer des personnes humaines d'autres cultures et vivre au quotidien avec eux (en acceptant tout, y compris l'exécution des tâches ménagères les plus pénibles!). Certes, ça fait toujours plaisir d’aider mais c’est aussi un moyen pour
lui d’avoir l’impression d’apporter sa pierre, ses compétences pour bâtir un
monde meilleur. Tout comme on s’essaie à le faire dans JCE. Même si nous sommes
conscients que nos actions, aussi prenantes qu’elles peuvent l’être pour nous, demeurent
des gouttes d’eau dans l’océan des besoins humains.
Avant même que le
projet ait commencé, nous pouvons déjà en saluer un mérite : donner l’occasion
aux habitants de sa ville d’en savoir plus sur le Togo et de découvrir Avépozo.
En effet, en se décidant pour ce projet, Tobi a entrainé des gens, des moyens
et des idées et mis le Togo à l’honneur. Il a organisé dans sa ville comme nous
des actions d’autofinancement et de communication. Il a eu la bonne idée de
contacter des journaux locaux qui lui ont consacré de supers articles,
permettant par la même occasion de perler de JCE et du CSSE. Un journal a même fait un petit encadré plutôt
bien renseigné (on y apprend même que son PIB serait de 2,5 milliards seulement
et 46,8% d’analphabétisme) sur le Togo, rappelant entre autre que le Togo a été
une colonie allemande avant de passer sous tutorat français.
Maintenant, vous
aussi vous avez l’occasion d’en savoir plus sur l’Allemagne où il existe une petite
ville du nom de Bielefield... et bien plus encore. Profitons-en pour un petit
détour allemand.
*Bielefeld est une ville-arrondissement industrielle d'Allemagne, au nord-est de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Sa population en 2010 était de 323 000 habitants.
Petit rappel:
** L'ergothérapeute est un professionnel de santé qui fonde sa
pratique sur le lien entre l'activité humaine et la santé. L'objectif de l'ergothérapie est de maintenir, de
restaurer et de permettre les activités humaines de manière sécurisée,
autonome et efficace. L'ergothérapeute examine non seulement les effets
physiques d'une lésion ou d'une maladie, mais il se penche également sur les
facteurs psychosociaux et environnementaux qui influencent votre capacité
d'agir... [http://www.anfe.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=47&Itemid=64]
Son blog : http://spurenmacher.weebly.com/
Découvrons aussi la Capoeira via: Le site du Routard
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce projet, contactez-nous jceamiens@gmail.com // 06.59.65.65.19
Découvrons aussi la Capoeira via: Le site du Routard
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce projet, contactez-nous jceamiens@gmail.com // 06.59.65.65.19
Merci Tobi!